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Style et Beauté

Que reste-t-il des « nappy girls » ?

2016-03-18
18.03.2016
2016-03-18
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Elles portaient leurs cheveux crépus au naturel comme les féministes des années 1970 brandissaient leurs soutiens-gorge. Où sont passées ces premières icônes « nappy » (de la contraction des mots anglais natural et happy), figures de l’afro-féminisme, qui revendiquaient tout ensemble la liberté de leur tignasse, leur identité noire, la défense du panafricanisme et, pour certaines, le retour des descendants d’esclaves sur le continent ? Elles ont été éclipsées par les tenants du nappy cool et les fashionistas.

En les taxant sur la Toile francophone de « nappex », mélange de « nappy » et d’« extrémiste », et aux Etat-Unis de natural nazies, l’opinion publique a eu tôt fait de les ranger, comme toutes les femmes qui militent, dans la catégorie des « hystériques ». Pas étonnant qu’on ne les croise pas dans les événements qui attirent les foules ces derniers temps à Paris, tels les Nappy Days.

Ce Salon, qui s’est déroulé samedi 12 mars près de Bastille, mêle rencontres, débats et vente de produits pour les cheveux et peaux noirs, exposition de bijoux et de vêtements ethniques. A l’issue de la journée, un jury composé de personnalités — dont le très médiatique François Durpaire — élit la Miss Nappy de l’année. Les dix-neuf candidates sont invitées à nommer leurs modèles nappy (Alicia Keys, Lauryn Hill et Christiane Taubira sont citées) et à raconter leur retour au naturel. Une jeune fille fait rire en expliquant comment les enfants dont elle s’occupe à Villiers-le-Bel lui ont demandé si elle s’était coincé les doigts dans une prise électrique.

Lors de l'élection de Miss Nappy, le 12 mars à Paris.

Ne pas confondre changement et apparence de changement

Evidemment, le succès de ce genre d’événement repose sur sa capacité à surfer à la fois sur l’effet de mode — qui va de pair avec la récupération commerciale et l’aspect people — et le débat de fond qui porte le mouvement nappy. Les militantes radicales ont beau se faire discrètes, il n’est pas rare d’entendre les visiteurs citer des slogans du Black Power : « Affirmation de soi », « esclavage mental », « retour aux sources ».

Dans les escaliers qui mènent au stand, un vendeur aux airs de pasteur revivaliste n’hésite pas à parler des adeptes du défrisage comme de brebis égarées. « A Château-Rouge, les femmes avec des tissages, ce sont aussi mes sœurs, mes mères, explique-t-il. Je vais leur parler. J’ai aidé ma copine à passer au naturel. Et avant, quelqu’un l’a fait pour moi. Aujourd’hui, je ne suis plus dedans, elle n’est plus dedans. » Aucun combat n’est plus important pour les Noirs que le retour au naturel, assure une blogueuse. « C’est la base de l’affirmation de soi ! Après, on fera le reste ! »

Mais attention à ne pas confondre changement et apparence de changement. Dans son essai Une colère noire (Autrement, 2016), Ta-Nehisi Coates, sonde la violence et la peur qui ont marqué sa jeunesse américaine. Les Etats-Unis ont changé, reconnaît-il. « Je ne sais pas ce que c’est que de grandir avec un président noir, des réseaux sociaux, des médias omniprésents et des femmes noires, partout qui portent leurs cheveux au naturel. » Son fils, lui sait. Et pourtant, le gamin pleure l’acquittement du policier qui a tiré sur Michael Brown. Le racisme, la violence, n’ont pas disparu.

Pour être plus audibles, les nappy girls gagneraient peut-être à déserter les concours de beauté et à occuper un terrain plus politique, quitte à assumer une image moins polie. « Le mouvement nappy, c’est comme le hip-hop et le rap français à la fin des années 1980, affirme une cliente du Salon. On disait que c’était un effet de mode, mais c’est un effet de mode qui a duré. » Les fans des débuts de NTM comprendront que la comparaison n’est pas vraiment de bon augure. « Nappy » serait-il devenu un mot gadget ?

 
Gladys Marivat
Le Monde
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