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Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 04 juin 2024
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L'Otan fête ses 75 ans "dans un état paradoxal", entre redynamisation et multiples défis

2024-04-04
04.04.2024
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À l’aube de ses 75 ans célébrés jeudi, l’Otan a retrouvé du dynamisme, notamment avec les récentes adhésions de la Finlande et de la Suède. Mais l'organisation est aussi confrontée à de multiples défis, de la guerre en Ukraine au possible retour au pouvoir de Donald Trump aux États-Unis. L'Alliance atlantique, selon l’historien militaire Guillaume Lasconjarias, se trouve "dans un état paradoxal". Entretien.

Trois quarts de siècle au compteur. L'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (Otan) célèbre, jeudi 4 avril, ses 75 ans. La réunion est aussi l'occasion de célébrer les 25 ans de l’adhésion de la Pologne, de la République tchèque et de la Hongrie, ainsi que les 20 ans de l’adhésion des pays Baltes, de la Slovaquie, de la Roumanie, de la Slovénie et de la Bulgarie.

Alors qu'à sa création, l'Alliance ne comptait que 12 membres, contre 32 à ce jour, elle se retrouve confrontée à de multiples "défis majeurs", dont le soutien à l'Ukraine contre la Russie.

Réunis depuis mercredi à Bruxelles, les ministres des Affaires étrangères des pays de l'Otan doivent discuter de la création d’un fonds d’aide à Kiev à hauteur de 100 milliards d’euros sur cinq ans. À l’occasion de ce rendez-vous, le secrétaire général Jens Stoltenberg a d'ailleurs déclaré que l’Otan doit "assurer une assistance militaire fiable, prévisible et à long terme pour l'Ukraine".

Outre ce dossier sensible, l’Alliance atlantique doit aussi faire face à plusieurs problématiques internes ainsi qu’à un regain d’attractivité notamment dû au conflit ukrainien. France 24 fait le point avec Guillaume Lasconjarias, historien militaire et professeur associé à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

 France 24 : Quel est l'état de l'Otan pour son 75ᵉ anniversaire ?

Guillaume Lasconjarias : L'Alliance est dans un état paradoxal. Elle n'a jamais été aussi rajeunie et redynamisée, n’a jamais été aussi nécessaire que ces dernières années et, en même temps, elle traverse depuis plus d’une décennie, à intervalles assez fréquents, des crises presque existentielles.

Comment expliquer le regain d'attractivité d’une Alliance qu’Emmanuel Macron disait en état de "mort cérébrale" il y a encore quelques années ?

Des cadenas, des verrous ont sauté au sujet de la politique de l'Otan ainsi que de la perception qu’on en a. Ainsi, la Suède et la Finlande ont rejoint l'Alliance après avoir eu une position neutre à son encontre pendant quasiment 70 ans. Ce pouvoir d'attractivité est aussi incarné par l'Ukraine, qui veut rejoindre l’organisation politico-militaire et qui est dans une phase de transformation interne profonde pour y adhérer un jour. Enfin, d'autres pays qui ne sont pas dans la sphère otanienne sont aussi intéressés par un partenariat avec l'Alliance.

Quand Emmanuel Macron a fait sa déclaration à The Economist en 2019, il visait sans doute à créer une forme d’électrochoc. Et en disant ça, il a justement eu un effet assez positif, en accompagnant une réflexion qui était déjà en cours au sein de l'Otan sur ce qui devait être fait dans un monde alors en bouleversement – Donald Trump était au pouvoir, il y avait le Brexit (voté en 2016, NDLR) et des interrogations sur le futur des relations avec la Russie.

Depuis, il y a eu des évolutions notables avec la guerre en Ukraine, qui a été un réveil assez brutal pour l'ensemble de la communauté internationale en février 2022, et avec un nouveau concept de sécurité dévoilé lors du sommet de Madrid, qui a véritablement fait changer d'allure l’Otan en juin 2022.

Quels sont les défis de l'Otan et ses lignes rouges sur la scène internationale ?

L’Alliance n’a pas résolu plusieurs défis majeurs. Le premier d’entre eux, c’est qu’il n'y a pas toujours une convergence d'intérêts entre les pays qui la composent. À cela vient s’ajouter le fait que l’Otan est une bureaucratie assez lourde en termes de ressources financières, et qu’elle s’empare parfois de sujets que l’UE serait par exemple plus en mesure de traiter. Enfin, il y a des sujets très sensibles au sein de l’Alliance, comme la Turquie – qui a parfois des attitudes ambiguës –, la Hongrie ou la Pologne.

En ce qui concerne la guerre en Ukraine, l'Otan est avant tout une alliance défensive comme le précise son article 5 – l'Alliance répond en fait à une agression et n'est donc pas dans une vision d'attaque préemptive. Elle ne va pas s'engager elle-même volontairement dans un conflit, sauf si la communauté internationale le demande – par le biais, par exemple, d'une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU.

Quant à l’adhésion de l’Ukraine, elle semble impossible dans l’immédiat. L’Otan considère qu’un pays en état de conflit territorial avec un de ses voisins ne peut rejoindre l'Alliance atlantique, parce que cette adhésion la placerait de fait dans un état de conflictualité immédiate. Et l’Otan n’envisage pas de faire la guerre à la Russie.

Comment l'Otan pourrait-elle gérer une déstabilisation interne comme le possible retour au pouvoir de Donald Trump, très critique vis-à-vis de l’Alliance ?

Je ne crois pas que les États-Unis déstabiliseront l'Alliance. Leur absence et la rupture du lien transatlantique seraient effectivement un moment de crise… qu’on a déjà traversé entre 2016 et 2020 (lors du mandat de l’ancien président américain, NDLR).

Concernant l’avenir, deux visions s’opposent. La plus pessimiste voudrait que Donald Trump suspende la participation américaine, par exemple, au commandement militaire intégré de l’Otan. Une vision plus optimiste serait de voir la manière dont les États européens réagiraient. Ces derniers sont entrés dans une forme de bilatéralisme avec les États-Unis, notamment sur les contrats d’armement. Et de la sorte, ils démontrent que ce sont des alliés fiables qui font des efforts financiers, et qu’il ne sert donc à rien de quitter l’Otan.

Un peu plus de la moitié des alliés de l’Otan consacrent plus de 2 % de leur PIB aux investissements de défense et montrent bien que les démocraties ont désormais intégré cette nécessité.


Afriquactu / MCP , via mediacongo.net
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